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Une maison pour deux

Petite question de la systémie et de l’espace

Aujourd’hui, je vous propose de réfléchir sur une question bien particulière, en lien avec la balance de donner-recevoir dans le couple, mais aussi avec le traitement de l’espace, par notre approche – la place de l’autre et la place du couple dans une maison.

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Il y a quelques jours, nous avons travaillé avec une cliente sur sa relation de couple.

Katy et Michael sont ensemble depuis plusieurs années, et ça fait un moment qu’ils parlent mariage.
Dans ce couple, il y a de l’amour, et un projet d’enfant. Ils vivent déjà ensemble, dans l’appartement de Michael.
Et pourtant, quelque chose bloque.

Ce quelque chose pour ce couple fort sympathique n’est autre que… le foyer commun.

L’appartement (magnifique et spacieux!) a été offert à Michael par ses parents (qui habitent d’ailleurs dans un immeuble voisin). Les parents rêvent de voir leurs petits enfants courir et grandir dedans, tout proches d’eux.

Katy, juste au moment de leur rencontre, allait investir dans son premier achat, mais ayant des soucis d’argent inattendus, a suspendu ce projet.

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La jeune femme, inconsciemment, n’arrive pas à se voir la maîtresse de ce foyer. Ce n’est pas « son espace ». C’est l’espace… imaginaire de ses futurs beaux-parents. C’est le prolongement de leur histoire. Leur champ systémique et familiale à eux.

Et de plus, elle se sent coupable de ne pas avoir « la dot » à la hauteur de leurs ressources et investissements. Pourtant, on exige rien de sa part, en tout cas, on ne le dit pas.

Bien entendu, il faut respecter l’équilibre de donner-recevoir. Pour ceci, Katy ne doit pas forcément avoir son compte en banque bien garni ou faire aussi une acquisition immobilière avant le mariage.
En supposant, que cet appartement est un apport de Michael, quand même (et pas de ces parents), Katy peut maintenir l’équilibre en prenant en charge une plus grande partie de organisation de la vie quotidienne, par exemple, ou en utilisant son énergie pour rendre le foyer vivant et plus chaleureux, etc.

Mais c’est encore plus subtil que ça. Katy, en réalité, cherche à construire son espace à elle, en tant que femme, elle rêve « son nid ».

Mais ceci n’est pas juste, non plus!

Le secret, pour réussir la vie à deux, c’est qu’il faut partager le champ, et créer un nouvel espace commun.

Souvent, on accepte l’autre « chez soi ». Oui, on le fait le cœur ouvert, on lui fait « de la place ». Mais… il n’est qu’un invité. Peut importe qui a payé la maison – l’un, l’autre, les deux. Plupart de temps, dans le modèle traditionnel, on considère que le foyer, c’est le royaume de la femme où l’homme est accueilli.

L’homme ne restera pas dans un lieu pareil, il n’y sera que de passage. En tout cas, son esprit et son cœur ne l’habiteront pas.

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« Tout vendre et de construire une maison commune”, n’est pas une solution, c’est une technique. La solution est d’avoir moins besoin du “à moi et rien qu’à moi”. Si l’on est « deux », il n’y a rien du « personnel », il y a du partagé.
Il faut faire la deuil du « sien », du « filet de sécurité », etc.

Certes, il y a un certain inconfort, mais c’est gérable si on n’y ajoute pas une grosse part d’anxiété. Ce n’est pas si grave si votre mari déplace votre petite table si bien dans ce coin du salon – vous pouvez poser dessus votre tasse du café le matin et s’offrir un nouveau plaisir.
Par contre, c’est beaucoup plus grave si cette table joue le rôle de “gardienne de l’âme”. Cela signifie que votre âme est blessée. C’est ce qu’il faut traiter si l’on veut construire un couple harmonieux – l’âme blessée qui a besoin d’une table dans ce coin précis, pour s’apaiser.

Et on revient à l’essentiel: d’être avec l’autre, c’est de baisser les armes et abandonner une partie de soi – pour lui faire de la place… et puis, construire un nouvel espace, ensemble, dans l’abandon de l’individuel auto-protectionniste. En équité.

On laisses nos « terres d’origine » pour découvrir une « nouvelle terre » ensemble – à bâtir un nouveau royaume, à deux.

Bienvenue chez nous, mon amour.

 

Pour découvrir mes méthodes et sources.

Une maison pour deux